Les Charpentiers

 

Joseph FABARON - Sepx 1842

Le 15 février 1842, Joseph est témoin d’un acte de transport de propriété entre les sœurs DUCOS et leur frère, devant Maître CABESTAING fils, notaire à Aurignac. Il signe Favaron sur l’acte du 15 février 1842.

Jean-Louis FAVARON dit Louis II - 1856  1931

lundi 30 juillet 2012

FAVARON Jean-Louis 1856 - 1932

Légion d’Honneur



En 2008, Gérard FAVARON est "en froid" (glacial) avec sa fille depuis plusieurs années. Fin 2009,  Gérard est sur son lit de mort, atteint depuis 4 ans d'un cancer du colon qui -même opéré- ne veut pas disparaître. Selon sa fille Anne, qui me donne à la fin du mois d’octobre 2009 ces tristes informations, il ne lui reste que quelques jours à vivre. Il décèdera effectivement au cours de la première semaine de novembre 2009.

Gérard, petit fils de Jean Louis, détient la canne de Compagnon du Devoir de son compagnon de grand-père. Il en est très fier. Il m'a parlé de cela immédiatement lorsque j'ai eu pris contact avec lui. Sur cette canne figurent les couleurs du compagnonnage. J’ai demandé en Janvier 2010 à la Fédération Compagnonnique de France de bien vouloir m’indiquer les renseignements qui pourraient subsister au sujet de cet illustre Compagnon du Devoir.

Gérard souhaite être inhumé au cimetière de Paris MontParnasse aux côtés de son grand-père.

Cette volonté sera respectée par ses enfants.



Jean Louis FAVARON, dit Saint-Gaudens la Clef des Coeurs, est né à Valentine (31) en 1856. Il est le fils d'un charpentier des environs de Saint-Gaudens.

Après son tour de France, en qualité de Compagnon "Soubise" du Devoir, il se fait embaucher dans une entreprise de charpentes près de Paris, à la Villette. En 1893, il fonde une Coopérative Ouvrière de Production : Les Charpentiers de Paris. Jean Louis, "Louis Fabaron", deviendra alors un personnage important dans le milieu des mouvements associatifs ouvriers, des coopératives de productions ouvrières et dans l'éducation ouvrière. Il est cité comme économiste dans le dictionnaire du mouvement ouvrier.

Jean Louis FAVARON participe brillamment à l'Exposition Universelle de 1889. Il fait autorité aux Arts et Métiers de Paris, à l'École d'Architecture et chez de nombreux architectes. En 1905, son entreprise "Charpente, Bois et Métal" occupe 350 ouvriers actionnaires. C'est la Belle Époque: Favaron entretient et construit tout Paris. Des commandes arrivent de l'étranger.

Chevalier de la Légion d'Honneur en 1891, au titre décerné par le Ministère du Commerce et de l'Industrie, il est fait Commandeur de l'Ordre de la Légion d'Honneur en 1926. La C.O.P "Les charpentiers de Paris" reçoit beaucoup de commandes de l'État et du privé.


Dans «Le Compagnonnage, son histoire, ses coutumes, ses règlements et ses rites», paru chez Armand Colin en 1901, Martin Saint-Léon présente ainsi Jean-Louis FAVARON : «Nous adressons l’expression de notre reconnaissance aux personnes suivantes qui nous ont fourni des renseignements très précieux : M. FAVARON, ancien compagnon charpentier, bon drille, directeur de la Société Les Charpentiers de Paris, officier de la Légion d’Honneur, membre du Conseil Supérieur du Travail

En 1893 Jean Louis FAVARON fonde "Les Charpentiers de Paris", société coopérative, avec une vingtaine de ses compagnons. Cette société vite renommée participera entre autres à l'Exposition Universelle de 1900, la construction des Lycées Janson de Sailly et Louis le Grand de Paris, le Muséum d'Histoire Naturelle...

Après la première guerre mondiale (1914-1918) il reçoit le grade de Commandeur de la Légion d'Honneur. Il porte le matricule L 0945 033.

Il meurt le 9 juin 1931 à l'âge de 75 ans.

Source : http://genhames.free.fr/basecompd2.htm#favaron


Après la disparition de Jean-Louis FAVARON, les Charpentiers de Paris confièrent leur destinée aux mains de Robert FAVARON, frère de Jean-Louis. C’est au décès de ce dernier que l’entreprise quitta définitivement le giron familial.

…………………………………………………


Article du Journal LA COHORTE

JEAN-LOUIS FAVARON Commandeur de la Légion d'Honneur (1856 - 1931)

Le concours scolaire organisé l'an dernier par notre section de la Haute-Garonne sous l'impulsion de son président, le général Bonmati, a permis de pousser des groupes de lycéens à approfondir la vie et les mérites de plusieurs de nos concitoyens originaires de ce département admis dans la Légion d'Honneur mais injustement tombés dans l'oubli après leur mort.

Le présent article est tiré du travail auquel fut décerné le premier prix. Il fut l'œuvre du lycée de Gourdan Polignan qui avaient choisi un artisan né près de Toulouse, monté à Paris et devenu légionnaire grâce à son travail de haute qualité. Monsieur Parmentelot, leur professeur, qui a bien voulu mettre au point pour La Cohorte le texte qui suit, tient à souligner l'aide efficace et amicale de madame Eychenne, professeur honoraire d'histoire, conseiller à la Société d'Études du Comminges et correspondant de l'Institut d'Histoire du temps présent.


Jean-louis Favaron est né à Valentine, petit village au bord de la Garonne, limitrophe de Saint Gaudens, à environ 70 km au sud de Toulouse, le 7 Septembre 1856.


On sortait à peine de l'épidémie de choléra qui avait fait de nombreuses victimes. Les temps étaient durs. Touchés par l'exode rural, les Commingeois quittent leur pays et vont jusqu'en Amérique. À Valentine, la fabrique de faïence et de porcelaine a fait plusieurs fois faillite, filatures et tissages s'inquiètent de la concurrence et, depuis la Révolution, le rôle de capitale du petit Comminges et les emplois administratifs induits sont définitivement terminés.

Il faut aller gagner son pain ailleurs.

La France, un des pays les plus modernes et les plus riches du monde offre en cette période de "Révolution Industrielle", des emplois recherchés, en particulier dans les grands travaux et le bâtiment.

Jean-Louis, puis son frère Henri, qui avaient derrière eux plus de deux siècles d'ancêtres charpentiers, choisissent de perpétuer cette tradition et de continuer dans le métier de leur père.

Mais, alors qu'Henri restera au pays, Jean-Louis préférera tenter l'aventure vers des horizons plus lointains : ce sera, comme beaucoup de provinciaux, la "montée à Paris".


Quitte à tenter l'aventure parisienne, autant le faire avec un bagage professionnel solide. Ce sont les années de formation qui aboutissent le 19 mars 1879 lorsque Jean-Louis Favaron est reçu Compagnon Charpentier à la Cayenne de Toulouse sous le nom de "Saint Gaudens la clé des cœurs".


Parallèlement à son apprentissage de compagnon, Jean-Louis Favaron intègre la Franc-maçonnerie. Le 24 septembre 1878, à Toulouse, il est initié à la "Française des Arts", loge affiliée au GrandOrient de France, héritière de la "Française des Arts de Saint Joseph". Cette dernière était la loge des artisans de la région toulousaine, déjà très importante au XVIII) siècle. Des origines à cette époque, la Franc-Maçonnerie a été étroitement liée au monde des artisans et du compagnonnage. Ce n'est que par la suite que les notables, les bourgeois et les aristocrates constituèrent des loges. Le 19 Février 1879, il est élevé au grade de Compagnon dans la loge "La Française des Arts" et le 22 Février 1879 il obtient le grade de Maître. Il intègrera vraisemblablement une loge du Grand Orient de France où il rencontre deux autres franc-maçons qui deviendrons célèbres : Gustave BARTHOLDI, sculpteur, et Gustave EIFFEL, charpentier. Gustave BARTHOLDI appartenait à la Loge Alsace-Lorraine, à Paris, depuis 1875. Certainement à cause de ses origines alsaciennes. On se regroupe alors en communautés. Bartholdi avait participé à l’Exposition Universelle de Chicago en 1893. Jean-Louis sera présent à celle de 1889 à Paris.
C’est l’époque des fraternelles dans les milieux franc-maçons. Imaginons les discussions entre ces trois compères : projets de tour, de statue et peu-être -plus tard- de canal avec le Canal de Panama auquel Jean-Louis FAVARON, insatiable, prendra part....


Comme on peut le constater, tant dans sa formation professionnelle que dans son initiation maçonnique, Jean-Louis Favaron fait preuve d'une singulière rapidité de progression. C'est là un des moteurs de son existence. Notre homme dévore sa vie.


    1879. Jean-Louis Favaron arrive à Paris. De ses deux premières années dans la capitale, on sait peu de choses. On le retrouve en 1881 lorsqu'il entre dans le mouvement coopératif ouvrier lors de la formation des "Ouvriers Charpentiers de la Villette", société dont il prend la direction deux ans plus tard. Il a seulement 27 ans.


En 1885, à l'Exposition du Travail, au Palais de l'Industrie, un pavillon fut construit par toutes les associations ouvrières, à son initiative et sous sa direction. Vu ses capacités déployées dans la construction de ce pavillon d'une difficulté particulière, il se fait remarquer et reçoit une médaille d'or.


    1889 marque une date importante dans la carrière de Jean-Louis Favaron. Le monde entier a les yeux tournés vers Paris qui résonne des bruits du chantier de l'Exposition Universelle (l'Exposition du Centenaire), parmi eux celui de Gustave Eiffel et sa fameuse Tour. L'exposition est un triomphe, 2 millions de visiteurs. Les pavillons de la Presse, des Postes et desTélégraphes, les échafaudages roulants et la charpente de la Galerie des machines, réalisés sous la direction de Jean-Louis Favaron, sont particulièrement remarqués.


       1893, soit 10 ans après avoir pris la direction des "Charpentiers de la Villette", Jean-Louis Favaron quitte cette société, ainsi que 26 Compagnons du Devoir avec lesquels il fonde les"Charpentiers de Paris". C'est une coopérative de production. Tous les employés sont actionnaires et ils seront 300 dans les bonnes périodes. Les salaires sont perçus proportionnellement aux recettes, d'où l'intérêt de faire le meilleur travail possible pour décrocher les commandes. Le directeur est élu et révocable par tous les actionnaires, d'où la nécessité d'une bonne gestion.


Jean-Louis Favaron, dans un album abondamment illustré "L'album Favaron des Charpentiers de Paris ", offert à sa belle-sœur (veuve d’Henri Favaron, en 1905), explique la réussite de cette nouvelle société :

«Il est facile de montrer pourquoi, aux "Charpentiers de Paris", la stabilité financière ne peut que se maintenir, avec toutes les chances de s'accroître. La variété de clientèle y assoit la régularité des chiffres d'affaires. L'ampleur des réserves y inspire une telle sécurité qu'aucune responsabilité personnelle ne peut être préférée à la responsabilité de cette Société anonyme.

1°) En effet, les "travaux publics", les commandes de l'État, celles du Département, de la Ville de Paris, des Communes, ne sont pas négligées. Les gravures de l'album, aussi bien que les récompenses d'Expositions Universelles sont là pour établir leur part d'influence. Mais, les travaux publics forment, à eux seuls, une base d'opérations étroites et dangereuses. Ils mettent une entreprise à la merci d'un revirement politique. L'objectif qu'on doit se proposer, c'est la clientèle particulière, variée, nombreuse, incessamment renouvelée. Or, cette clientèle est conseillée et même, on peut le dire, représentée par les architectes, dont il faut savoir acquérir la confiance par la promptitude à servir, le tact, la sûreté des relations. Les"Charpentiers de Paris", sur ce point, ont fait leurs preuves.

2°) En second lieu, les réserves accumulées, formidables, s'il est possible, demeurent le grand instrument de la confiance de ces architectes, eux mêmes responsables vis-à-vis des clients pendant dix années (art. 1792 du Code Civil).
Qui garantit aux architectes la solidité de cet étayage, des combles, des escaliers ? Le charpentier, très différent en cela du peintre, supporte à la lettre tout l'édifice. L'architecte aura toujours une propension à s'adresser à la solvabilité la plus incontestée. Or la solvabilité d'une Société Anonyme, ce sont ses réserves, c'est le"capital accumulé", représenté par les approvisionnements, par les dépôts en banque, qui dote l'Association d'un crédit personnel en quelque sorte indépendant des individualités qui la composent.»


C'est, dans un premier temps, à travers les travaux réalisés par les "Charpentiers de Paris" et le prestige que va acquérir cette entreprise, que les portes de la Légion d'Honneur vont s'ouvrir devant Jean-Louis Favaron.


    1885. "Saint Gaudens la clé des cœurs" est fait Chevalier de la Légion d'Honneur; en 1900, 5 ans après au lieu des 8 ans minimum exigés d'attente dans le grade, il est fait Officier. Il a44ans. Son dossier est répertorié sous le numéro L 09 45 033.


Son dossier de légionnaire souligne ses qualités personnelles :

« Ce vaillant travailleur,……

Hautes qualités Techniques ……

Initiatives, persévérance, connaissances spéciales, ……

A contribué grandement au succès de l'Exposition du Travail de 1891 ……

ainsi que l'importance acquise par les Charpentiers de Paris :

…… Cette société s'est mise dés le début au rang des premières maisons de charpentes. C'est elle qui exécute les plus grands et les plus importants travaux de Paris.»


On trouve une liste de ces travaux dans les "Archives biographiques contemporaines" dont voici un extrait :

« Parmi les principales constructions exécutées à Paris, par celle-ci, sous la direction de M. Favaron, on peut mentionner les lycées et écoles Fénelon, Lamartine, Janson de Sailly, Victor Hugo,Louis le Grand, J.-B. Say et Montaigne; le Muséum d'Histoire Naturelle, la mairie du X° arrondissement, les moulins de Javel, les prisons de Fresnes, la maison Saint-Frères, les magasins"A Réaumur", etc…, ainsi que la reconstruction de la Sorbonne, de l'Opéra-Comique et des magasins de décors de ce théâtre. D'autres travaux importants ont été exécutés sous la même direction, à Dieppe, Rouen, Laval, dans les Ardennes, l'Eure, la Somme, ainsi qu'en Hollande, en Russie, en Italie, en Algérie, etc…» .


En 1895, il participe à la fondation de la Banque Coopérative des Associations Ouvrières de Production en France; il siège au conseil d'administration et gardera son fauteuil jusqu'à sa mort en 1931.


    1900. Lors de l'Exposition Universelle de Paris, M. Favaron dirigea la construction du Grand-Palais des Champs Élysées, des Palais des Congrès, de l'Économie Sociale, de l'esplanade des Invalides,du grand escalier d'honneur de la Salle des Fêtes, des échafaudages du pont Alexandre III, des clôtures de l'enceinte de l'Exposition, des salles des fêtes des Ministères de l'intérieur,du commerce et de l'industrie, du Concours Universel Hippique de Vincennes, des pavillons du Luxembourg, de l'Indochine, du Portugal et des colonies portugaises, de la Bosnie et de l'Herzégovine,des sections tunisiennes et néo-calédonienne, de l'Afrique occidentale et du Sénégal, du bâtiment des Contributions Indirectes, du pavillon du Comptoir d'Escompte de Paris, des bâtiments du service médical du Champ de Mars, des Invalides et du Trocadéro, des bureaux de postes et de télégraphes, des postes de pompiers, d'octroi et de navigation, sans compter les entreprises particulières.


La Société que dirige M. Favaron est, en outre, chargée de l'entretien des édifices, monuments et établissements des Palais nationaux du département de la Seine et de la Ville de Paris, duMont-de-Piété, de l'Assistance Publique, des Compagnies des chemins de fer de l'État, de l'Est, du Nord et de Paris-Lyon-Méditerrannée, de la Société du Gaz de Paris.


Jean-Louis Favaron ne vas pas limiter son énergie à la réussite de son entreprise. Le mouvement coopératif ouvrier va trouver en lui un de ses plus brillants défenseurs. Dès 1884, il est porté à la tête de la "Chambre Consultative des Associations Ouvrières de Production (A.O.P.)", sorte de fédération ouvrière qui rassemble les directeurs des différentes associations coopératives ouvrières.


Dès lors, ce collaborateur aussi énergique que désintéressé prodigue à l'œuvre des associations ouvrières son temps, ses soins et ses connaissances spéciales (Archives de la Légion d'Honneur).


Au tournant du siècle, on le retrouve :

- secrétaire du Comité d'Organisation du Congrès International pour l'éducation sociale à l'Exposition de 1900.

- vice-président de la Rente Foncière Coopérative

- président de l'Horphelinat de la Coopération.


Esprit hardi et pondéré à la fois, M. Favaron possède le don de l'organisation et paraît avoir réalisé dans sa sphère d'action l'un des côtés les plus ardus de la question sociale, celui de la production coopérative méthodique et raisonnée. (Archives biographiques contemporaines).


Outre son activité mutualiste, Jean-Louis Favaron est reconnu par les architectes comme une personnalité remarquable à la fois charpentier, mutualiste, mais également économiste et constructeur.


Il devient lauréat de la Société Centrale d'Architecture, la plus haute récompense décernée à ceux qui ne sont pas architectes.


Il est également membre :

- en 1889, des commissions d'admission de l'Exposition Universelle

- en 1895, de la commission extra-parlementaire pour la révision des cahiers des charges des bâtiments civils et palais nationaux, du conseil supérieur des habitations à bon marché (ancêtres de nos actuelles H.L.M), du conseil supérieur du travail;

- en 1899, des comités d'admission et installation de l'Exposition de 1900

- en 1900, du jury des récompenses du Conseil d'administration de l'École d'Architecture (vice-président)


Au vu de toutes ces responsabilités nécessitant intelligence, travail, persévérance, altruisme hors du commun, nul ne s'étonnera de voir Jean-Louis Favaron fait Commandeur de la Légion d'Honneur le 18 Juin 1926.


À cheval sur deux siècles, soucieux, à travers le mouvement coopératif de dépasser les antagonismes de classe et de résoudre la question sociale,, Jean-Louis Favaron a eu un parcours exemplaire mettant ses mains, sa tête et son cœur au service de tous.


"Saint Gaudens la clé des cœurs" est décédé à Paris, le 19 Juin 1931, dans sa 75° année. L'inhumation a eu lieu au cimetière sud Montparnasse dans le caveau de famille.


Voici quelques renseignements tirés de l'avis de décès de JL Favaron :


"de la part de Madame JL Favaron, sa veuve;

de Monsieur René MARCHAND, Chevalier de la Légion d'Honneur et Madame René MARCHAND, de Monsieur et Madame André FAVARON, de Monsieur Robert FAVARON, ses enfants;

de Madame Henri FAVARON, de Monsieur et Madame Albert AUBERT, ses belles-soeurs et beau-frère;

de Monsieur et Madame Noël FAVARON, de Monsieur et Madame Maurice COSTARD et leur fils, de Monsieur et Madame Maurice AUBERT et leurs enfants, de Monsieur et Madame Alexis VIGNOT et leurs enfants, de Monsieur et Madame Louis AUBERT, ses neveux, nièces, petits-neveux et petites-nièces.


Source : Jean-Luc PARMENTELOT, professeur au lycée de Gourdan Polignan, auteur d'une enquête sur Jean Louis Favaron.


Jean Monnet (1888-1979) a dit un jour : Dans la vie, il faut choisir : être quelqu'un ou faire quelque chose". Jean-Louis Favaron aurait certainement fait sienne cette formule.


Il a été rapporteur dans une "Enquête de la commission extra-parlementaire des associations ouvrières nommée par le Ministre de l'Intérieur" (1883) sur "les moyens de faciliter aux associations ouvrières les adjucations et concessions des travaux de l'état, et faire participer les ouvriers aux bénéfices des entreprises particulières". Il est l'un des trois représentants de "l'Association coopérative des ouvriers charpentiers de la villette". (Source Bibliothèque Nationale de France)


Il est fort probable que Les Charpentiers de Paris aient été chargé de fournir, d'assembler et de maintenir les échafaudages de bois qui ont été nécessaires à la construction de la Tour Eiffel en 1886, 1887 et 1888.



Extrait du site :

LE PARCOURS DE LÉGENDE DE JEAN-LOUIS FAVARON CO-FONDATEUR ET DIRIGEANT DES CHARPENTIERS DE PARIS

(Michel DEBONNE/8 - 9)

Né en 1856 à Valentine, village de Haute-Garonne, Jean-Louis Favaron était promis à prendre la suite de son père, artisan charpentier près de Saint-Gaudens. Mais l'ambition, la volonté, et l'intelligence du jeune homme l'entraînèrent d'abord à faire son Tour de France, à l'issue duquel, ayant brillamment franchi les diverses étapes conclues par un "chef-d'œuvre", il fut intronisé Compagnon charpentier du Devoir, sous le nom de FAVARON-Saint Gaudens, dit "la Clef des cœurs".

Imprégné d'un esprit coopératif et d'un fort sentiment de la solidarité ouvrière, il tourne le dos au petit atelier paternel et se fait embaucher par une entreprise de La Villette, près de Paris. En même temps qu'il enrichit son expérience professionnelle, il se forme à l'animation et la gestion d'une équipe. Quelques années plus tard, il part, entraînant 25 compagnons avec qui il va fonder en 1893,la société coopérative dénommée "Les "Charpentiers de Paris", installée rue Labrouste, à Paris-Vaugirard.

Aux travaux pour les particuliers, la confiance des architectes permet à la coopérative d'ajouter des commandes des services publics. Elle participe bientôt à tous les grands travaux qui marquent autant d'événements: l'Exposition universelle de 1900, la construction de plusieurs lycées parisiens (Janson de Sailly, Louis le Grand), le Muséum d'histoire naturelle, les Grands moulins de Paris… Durant la Grande Guerre, Favaron et ses compagnons contribuent à la défense nationale par l'installation de protections des monuments, l'invention et la fabrication de baraquements faciles à monter mais aussi à déplacer, qui servent d'entrepôts, de bureaux ou d'hôpitaux de campagne.

Les travaux d'après-guerre ( reconstruction, réfection de monuments ) sont suivis de constructions d'ouvrages d'art qui sont autant d'occasion d'éloges à l'égard de l'animateur de la coopérative, Jean-Louis Favaron, que ses ouvriers-sociétaires élisent à leur tête à chaque assemblée générale, et que la République honore en lui décernant le grade de Commandeur dans l'ordre de la Légion d'Honneur.

Quand il mourra à 75 ans, le 9 juin 1931, des représentants de l'Etat, les "Mères" et les dignitaires des Compagnons du Devoir, les responsables coopératives, et les membres de la profession participeront au deuil des Compagnons de la rue Labrouste.

…………………………………………………………………………………………………………………

Les entiers postaux timbrés sur commande :

C’est dans ce domaine que se trouvent les plus grandes raretés du type Blanc. Dès l’époque du type Sage, la Poste avait offert ses services à des particuliers ou des entreprises pour imprimer un timbre sur leurs objets de correspondance. Il fallait fournir les enveloppes ou autres supports, et la Poste se chargeait uniquement du timbrage contre rétribution. Les supports n’ont donc aucun rapport avec les entiers postaux officiels fabriqués et émis par la Poste.


Plusieurs firmes ont fait timbrer sur commande des enveloppes :

·      produits pétroliers Bedford

·      négociant en timbres poste Carion

·      charpentier Favaron

·      constructeur Fenwick

·      maison Paillard

·      distillateur Pernod fils

·      maison Simon-Cherbourg

………………………………………………………………………………………………………………...

En 2001, je communique avec Isabelle NOESMOEN basée à Paris et qui effectue des recherches pouvant concerner Jean-Louis FAVARON. Voici notre correspondance:

«Je viens de voir aussi un autre de vos messages où vous mentionnez qu'il  aurait réalisé la charpente métallique du Grand-Palais... Lors de la lecture de votre première demande, je m'étais précipitée sur ma bibliothèque personnelle sur les monuments de Paris. Mais malheureusement, en général, seuls les architectes (voire les commanditaires) sont mentionnés. Quelle injustice ! De même, rien dans les deux biographies de Gustave EIFFEL que j'ai parcourues suite à votre demande. Par contre, dans "Des histoires de bois", écrit par Bernard MARREY,  co-édité par les Éditions du Pavillon de l'Arsenal et les Éditions Picard, on trouve un dessin représentant l'échafaudage des "Grands Magasins Réaumur", du 82, rue Réaumur (2e) réalisé par "Louis FAVARON et les Charpentiers de Paris".

Vous demandiez dans le premier message comment mieux cerner la vie parisienne de Jean-Louis FAVARON : je ne sais. Par contre, pour ce qui est de son travail, on doit trouver beaucoup de traces de son travail dans diverses bibliothèques (Pavillon de l'Arsenal, Forney..) et diverses archives à Paris (dont celles de la Ville de Paris). Si cela vous intéresse, mais là il faudra alors être très patient, je peux regarder dans certaines de ces bibliothèques (Forney pour commencer). Le sujet m'intéresse, car l'historique des monuments de Paris m'intéresse toujours...

Bien cordialement,

Isabelle NOESMOEN»   isabelle.noesmoen@free.fr



Le journal L’Humanité, dans son numéro 12 267 daté du 15 Juillet 1932, présente ce bien curieux paragraphe :

    «Monsieur FAVARON bien de succéder à son beau-père à la tête de la société «Les Charpentiers de Paris» rue Labrouste. Pour ce joyeux avènement, l’indemnité de déplacement hors barrière fut supprimée, les assurances sociales autrefois payées par la société devinrent à la charge des ouvriers; enfin, une affiche indique que «en raison des circonstances économiques actuelles, les salaires seront diminués de 4 Fr. Aucune réclamation ne sera admise.»


Le journal La Croix, dans son numéro 8 290 daté du 02 Avril 1910, communique sur «Le scandale des liquidations»

En voici le texte : 1910 La Croix -Le scandale des liquidations.doc



Nous pouvons noter également que Jean Louis FAVARON fait l’objet d’une nouvelle «Les dimanches de M. Benjamin SAUZET» de Dick MAY parue dans La Revue Socialiste, Paris, 1885.




En 2012, je découvre le site développé par la Mairie de Valentine. Sur celui-ci figurent deux hommes «légendaires» nés dans la commune :

  1. -le Maréchal de France Ferdinand FOCH : http://valentine.archeo.free.fr/foch/maison/page1.php

  2. -le charpentier Jean-Louis FAVARON : http://valentine.archeo.free.fr/patrimoine/favaron/page1.php


Voici la page de ce dernier :


Jean-Louis Favaron


Un panneau du Musée est consacré à une personnalité exceptionnelle, Jean-Louis Favaron ( 1856-1931 ), fondateur d'une des plus originales entreprises industrielles parisiennes.

Né à Valentine, le 7 septembre 1856, d'un père artisan charpentier, le jeune garçon se révèle très tôt intelligent et ambitieux.


Compagnon du devoir, il accomplit son "tour de France", au cours duquel il reçoit le surnom de "Saint-Gaudens, la clef des coeurs".

En 1879, Jean-Louis quitte Valentine pour, comme on disait à l'époque, "monter à Paris". En 18881, il entre aux "Ouvriers charpentiers de la Villette".

En 1893, avec 25 "compagnons", Jean-Louis Favaron fonde rue Labrouste, à Vaugirard, les "Charpentiers de Paris" association que l'on peut rapprocher de la verrerie d'Albi ou du "familistère" de Guise.

L'entreprise est, en effet, une coopérative de production où chaque employé - ils seront jusqu'à 3000 - est actionnaire. Les salaires sont répartis en fonction des bénéfices. Le directeur est élu et révocable .

En fait Jean-Louis Favaron restera à la tête de l'entreprise jusqu'à sa mort en 1931.




Affiche de la Société Favaron

Dans le contexte optimiste de la fin du XIXe siècle, le succès de l'entreprise fut très rapide, confirmé par de prestigieuses réalisations.

L'entreprise est partie prenante dans de nombreuses constructions parisiennes ( Lycées Montaigne, Jeanson de Sailly, Victor Hugo; grands moulins de Paris; Muséum d'Histoire naturelle; reconstruction de la Sorbonne et de l'Opéra comique; prison de Fresnes ).

Elle multiplie les interventions dans le nord de la France, mais aussi en Algérie, aux Pays-Bas, en Russie et en Italie.

L'entreprise occupe également une place importante dans l'entretien des monuments de la Ville de Paris et des bâtiments des Compagnies de chemin de fer.

Deux manifestations représentent une belle vitrine professionnelle: l'Exposition universelle de 1889 ( Centenaire de la Révolution française ) et ,surtout, celle de 1900 ( participation à la construction de nombreux Palais, en particulier du Grand Palais ) .


Au cours de la première guerre mondiale, l'entreprise assure une partie de la protection des monuments de Paris. Mais elle s'est surtout rendue célèbre par la réalisation de baraquements polyvalents, qui pouvaient servir de bureaux, d'entrepôts, de locaux de transit, d'hôpitaux de campagne ....

Les mérites de Jean-Louis Favaron ont été très tôt reconnus officiellement. Chevalier de la Légion d'honneur en 1895, officier en 1900, il sera fait commandeur en 1926.

Il meurt à Vaugirard, le 9 juin 1931.